Crime d’honneur – Elif Shafak

shafak
©10-18, 2014

Résumé de l’éditeur : Jeune immigrée kurde, Esma porte une histoire familiale entachée de sang. Décidée à comprendre, elle retrace sur trois générations le lourd destin qui la lie à ses ancêtres ; des rives de l’Euphrate à l’Angleterre, quand l’émancipation et la quête de liberté se heurtent aux traditions, Esma démêle lentement les fils de l’amour et de la haine…

De fait, le récit ne se focalise pas uniquement sur Esma. Tous les membres de la famille Toprak ont la même importance dans la narration, chacun étant confronté à son propre destin.

Les jumelles Jamila et Pembe sont séparées par le mariage de cette dernière avec Adem puis par le départ du couple en Grande-Bretagne. Jamila reste en Turquie vivre une existence hors du commun pour une femme : elle vit seule, presque en ascète et se consacre totalement à son activité de sage-femme. Cette vie semble avoir pour unique but d’aider Jamila à vivre malgré son terrible passé.

Pembe et Adem ont trois enfants : Iskender, Esma et Yunus mais ne parviennent pas à fonder une famillle réellement heureuse.

Les Toprak ont tous une vie dure, faite de difficultés et de renoncements.  Ils ne peuvent avancer qu’en évitant d’affronter leur passé et en courbant l’échine face au présent. Le bonheur, même le plus infime soit-il, leur semble interdit et c’est ce qui conduit au drame. Les événements relatés m’ont semblé constituer un récit gigogne reposant sur des faits tous enchâssés les uns dans les autres et menant petit à petit au drame. Celui-ci apparaît alors comme inévitable et révélateur d’un malaise affectant de longe date la famille.

A la fin du roman Esma porte un regard très lucide sur sa famille :

« C’est devenu une tradition familiale de voiler la vérité, de l’enterrer si profondément dans le quotidien immuable qu’au bout d’un moment on ne peut plus l’atteindre, même par l’imagination » (p.470)

Outre l’histoire de la famille Toprak, la difficulté d’immigrer habite ce roman et est incarnée, bien malgré eux, par Pembe et Adem qui sont la génération qui a émigré. Leurs enfants sont beaucoup plus intégrés dans la société anglaise mais malgré tout toujours partagés entre leurs deux cultures.

J’ai souvent écrit sur ce blog que j’aime particulièrement les histoires de familles. C’est pour cette raison que j’ai acheté ce roman dont je garderai longtemps le souvenir.

J’ai beaucoup aimé l’écriture d’Elif Shafak que je lisais pour la première fois. Le récit est tout en simplicité, les mots sont ceux du quotidien et rendent ainsi mieux l’émotion, selon moi.

« Crime d’honneur » est pour moi un coup de coeur…

coeur copie

 

Une réflexion sur “Crime d’honneur – Elif Shafak

  1. Ca a été un coup de cœur pour moi aussi 🙂
    (La couverture est trop jolie)
    Chaudement recommandé par ma libraire, je l’ai dévoré ! Et je me suis plongée par après dans un autre bouquin de la même auteure  » La Bâtarde d’Istanbul » 🙂

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