La température à laquelle les livres brûlent

bradbury

Comme je l’avais déjà précisé sur ce blog, je ne lis pas de science-fiction. J’ai beaucoup de mal à apprécier les romans qui développent des intrigues dans des univers que je ne peux pas reconnaître. Malgré tout, j’ai voulu lire ce classique de la littérature qu’est « Fahrenheit 451 » de Ray Bradbury.

Et bien j’ai beaucoup aimé ! Cela tient sans doute au fait que ce roman est une dystopie : les personnages vivent au sein d’une société totalitaire qui les empêche d’accéder au bonheur. Car le héros, Guy Montag, vit dans un monde dans lequel les livres et la lecture sont interdits. Montag est même pompier mais il n’éteint pas les incendies, il les provoque pour réduire en cendres les livres et les maisons qui les abritent. Sa rencontre avec la jeune Clarisse, une voisine, va l’amener à réfléchir sur la société dans laquelle il vit. Montag va alors avoir la curiosité de regarder les livres, jusqu’à se découvrir le besoin de les sauver et de ramener la société à une réalité et une conscience disparues.

J’ai apprécié l’écriture de Bradbury qui dépeint parfois avec poésie, de manière imagée, un monde dans lequel les citoyens sont empêchés de penser et de contempler. Ils ne connaissent plus la nature et sont abrutis par leurs murs télévisuels qui les assaillent d’images et leurs coquillages radio qui les assomment à grand renfort de sons. Même les relations humaines sont artificielles et les citoyens acceptent sans s’en rendre compte des artéfacts de l’humanité: « Et les oncles, les tantes, les cousins, les nièces, les neveux qui vivaient dans ces murs, ce ramassis de singes baragouineurs qui ne disaient rien de rien et le disaient à tue-tête. »

Certains tentent bien de résister, comme Faber ou ces intellectuels « clochards au-dehors, bibliothèques au-dedans« …

En dépit d’une note positive en fin de roman, « Fahrenheit 451 » est un texte très pessimiste. L’histoire de Montag, et plus largement de cette société future, est vraiment dramatique.

« Fahrenheit 451 » est un roman court mais trop intense et pesant pour que je le dévore rapidement. C’est un livre qui m’a accompagnée ces derniers jours et auquel j’ai souvent repensé pendant la journée. Il a été écrit en 1953 mais il n’a rien perdu de sa pertinence. J’espère simplement que cette histoire relèvera de la science-fiction pendant encore longtemps…

Outre le plaisir qu’elle m’a apporté, cette lecture me permet de répondre à deux de mes challenges :

10 réflexions sur “La température à laquelle les livres brûlent

  1. Bonjour !
    J’avais lu ce livre de Bradbury et il m’avait beaucoup touchée – mais comment ne pas être touché quand on est attaché aux livres et à la culture ! La critique de la société de l’image est assez saisissante.

    Deuxième chose : Je t’ai nommée pour le Liebster Award. La marche à suivre se trouve sur mon blog : http://laboucheaoreilles.wordpress.com. Si tu veux participer, n’hésite pas !

    • C’est ce que j’ai aimé avec ce roman : il est fort et toujours pertinent. Pour moi c’est ça les grands auteurs : ils nous bousculent, nous amènent à réfléchir et leurs ouevres peuvent se lire des décennies après avoir été écrites.

      Sinon merci pour le Liebster Award. Je vais m’y mettre cette semaine…

  2. J’avais adoré aussi ce livre : un véritable coup de cœur ! Le thème est tellement bien abordé et le personnage de Clarisse m’a toujours fasciné. Ce qui est incroyable c’est à quel point Bradbury était un écrivain visionnaire ^^ Vraiment contente que tu l’aies apprécié aussi 😉

    • C’est vraiment ça : Bradbury était un écrivain visionnaire. Je me demande ce qu’il penserait de notre monde actuel. Je pense qu’il y trouverait du bon et du moins bon…

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